
L’Université Ez-zitouna, figure emblématique du savoir islamique en Tunisie, fait face à une menace silencieuse et insidieuse depuis la révolution de 2011. Des objets de valeur inestimable, tels que des lustres anciens, des manuscrits rares, et du mobilier religieux, ont disparu sans laisser de trace. Cette spoliation, qui a débuté dans le tumulte de la révolution, n’a été signalée par aucune autorité compétente, témoignant ainsi d’une indifférence alarmante envers l’héritage de cette institution.
Aujourd’hui, l’importance historique de l’Université Ez-zitouna, fondée il y a plus de treize siècles, n’est plus à démontrer. Elle a façonné des générations de penseurs, de théologiens et d’érudits, et son héritage intellectuel et spirituel est d’une richesse inégalée. Mais, malgré sa notoriété, cette institution est aujourd’hui menacée par un abandon systématique qui semble traduire une crise profonde dans la gestion du patrimoine culturel national.
L’appel lancé aux autorités est sans équivoque : comment une institution de cette envergure, symbole de l’identité tunisienne et du monde musulman, peut-elle être ainsi dépouillée de ses trésors ?
Certains plaident pour l’installation de caméras de sécurité et la mise en place d’un inventaire rigoureux des biens restants, mais ces solutions apparaissent dérisoires face à l’ampleur du problème. Elles semblent insuffisantes, lorsqu’on mesure la perte irréparable que représente la disparition de certains biens irremplaçables.
L’économiste Mourad Hattab a évoqué cette situation. « Ce n’est pas simplement une question de protéger un bâtiment ou de surveiller des artifices. Nous devons repenser la place de Ez-zitouna dans la Tunisie d’aujourd’hui. Si nous laissons cette institution disparaître, ce sera un échec non seulement pour le pays, mais pour l’ensemble du monde arabe et musulman… Ez-zitouna incarne l’âme de notre patrimoine intellectuel et spirituel », a-t-il souligné, dans une récente déclaration accordée à Express Fm.
Le déclin de l’Université Ez-zitouna ne reflète-t-il pas, en effet, une crise plus large de la gestion du patrimoine national ? La perte de cet héritage ne serait pas simplement un préjudice pour la Tunisie, mais un coup dur porté à l’ensemble de la civilisation islamique. Il est, ainsi, urgent de repenser les politiques de préservation du patrimoine et d’engager un véritable effort national pour éviter que cette institution historique ne se perde dans l’indifférence générale.
Salma Kechrid
Khencheli
15 mars 2025 à 23:33
Je vous écris d’Algérie pour vous exprimer ma tristesse pour ce fleuron du patrimoine culturel musulman où beaucoup de nos parents et grands parents ont suivi leurs études. Il faut réhabiliter et protéger Djamaa Ezitouna avec la contribution solidaire de tout le monde arabe et musulman.
Wissem
16 mars 2025 à 07:13
Occupe toi de ton pays.